Guerre Iran-Israël : pourquoi l'escalade risque de provoquer « un enfer pour toute la région »


« Israël entraîne la région au bord d’un désastre total en attaquant l’Iran », a déclaré ce samedi le chef de la diplomatie turque lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à Istanbul. « Il y a clairement un problème israélien », a lancé Hakan Fidan, appelant à stopper l’« agression sans limites » contre son voisin, afin d’« empêcher que la situation ne dégénère en une spirale de violence qui mettrait encore davantage en péril la sécurité régionale et mondiale ».

Après s’être entretenu ce même jour, en marge de la réunion de l’OCI, avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à des « pourparlers de haut niveau » entre Téhéran et Washington, répétant que la Turquie était prête à jouer un rôle de « facilitateur » pour aider à mettre fin au conflit. « Nous ne laisserons pas les frontières régionales être redessinées dans le sang », avait prévenu plus tôt Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l’Otan mais qui affiche son opposition au gouvernement « génocidaire » de Netanyahou, et au rôle « complice » des Occidentaux.

La veille, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi s’était réuni à Genève avec ses homologues allemand, français et britannique, en présence de la Haute représentante de l’Union européenne, qui l’ont exhorté à négocier « sans attendre l’arrêt des frappes » israéliennes tout en l’appelant à « poursuivre les discussions avec les États-Unis » sur son programme nucléaire. Téhéran refuse cependant pour l’heure toute reprise des négociations nucléaires avec les États-Unis tant qu’Israël ne cessera pas ses attaques.

Au lendemain de la rencontre de Genève, le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec son homologue iranien Massoud Pezeshkian et a affirmé que les puissances européennes allaient « accélérer les négociations » pour « sortir de la guerre », tout en répétant que Téhéran ne devrait « jamais avoir l’arme nucléaire ».

De son côté, le président américain Donald Trump, qui s’est donné « deux semaines », au « maximum », pour participer directement ou pas aux opérations de son allié israélien, a jugé « très dur actuellement de faire cette demande » à Israël car le pays « est en train de gagner ».

Soutient actif du système de défense antiaérien d’Israël, Washington a déjà reçu l’avertissement : le fait de se joindre aux frappes israéliennes provoquerait « l’enfer pour toute la région », selon les propos du haut diplomate iranien Saeed Khatibzadeh.

Alors que la Maison Blanche avait assuré ce jeudi que l’Iran avait la capacité d’assembler une bombe nucléaire en « une quinzaine de jours », ce qui « bien sûr représenterait une menace existentielle non seulement pour Israël, mais aussi pour les États-Unis et le monde entier » (selon le propos de la porte-parole Karoline Leavitt), un responsable de la Marine a annoncé que le dernier-né des porte-avions américains, l’USS Gerald Ford, allait prendre la semaine prochaine la mer vers l’Europe, ce qui prépositionnera un troisième porte-avions à proximité du Moyen-Orient.

Proches de l’Iran, les rebelles houthis du Yémen ont menacé ce samedi de s’en prendre aux navires et bâtiments de guerre américains en mer Rouge, malgré un récent accord de cessez-le-feu, si Washington intervenait dans la guerre menée par Israël contre Téhéran. « Si les États-Unis prennent part à une attaque et une agression contre l’Iran aux côtés de l’ennemi israélien, les forces armées (houthis) viseront leurs navires et bâtiments de guerre en mer Rouge », a menacé le porte-parole militaire du groupe rebelle, Yahya Saree, dans une vidéo.

Depuis Jaurès, la défense de la paix est dans notre ADN.

  • Qui informe encore aujourd’hui sur les actions des pacifistes pour le désarmement ?
  • Combien de médias rappellent que les combats de décolonisation ont encore cours, et qu’ils doivent être soutenus ?
  • Combien valorisent les solidarités internationales, et s’engagent sans ambiguïté aux côtés des exilés ?

Nos valeurs n’ont pas de frontières.

Aidez-nous à soutenir le droit à l’autodétermination et l’option de la paix.
Je veux en savoir plus !