Guerre Iran-Israël : Tel-Aviv annonce une « campagne prolongée » et vise un site nucléaire à Ispahan


Au neuvième jour de la guerre entre l’Iran et Israël, ce dernier a qualifié le résultat de son offensive, lancée le 13 juin dans une flagrante violation du droit international, de « très significatif », son chef de la diplomatie Gideon Saar ayant affirmé avoir repoussé d’au moins deux ans « la possibilité » pour Téhéran « d’avoir la bombe nucléaire ».

Alors que la menace de voir Téhéran se doter de l’arme nucléaire de façon imminente est agitée depuis trente ans par Israël – malgré de nombreux démentis provenant de services de renseignements occidentaux ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) – Tel-Aviv s’est vanté d’avoir porté un « coup sévère » à l’Iran en bombardant des installations nucléaires à Ispahan (centre), notamment « deux sites de production de centrifugeuses ». L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé cette information, en indiquant que « l’attaque n’aura aucune conséquence en termes de radiation » dans l’environnement puisque les installations visées ne contenaient « pas de matières nucléaires ».

Israël, dont le chef d’état-major de l’armée Eyal Zamir avait annoncé la veille une « campagne prolongée » et prévenu ses concitoyens de « jours difficiles » à venir, a par ailleurs affirmé avoir tué trois commandants des Gardiens de la Révolution, tout en annonçant mener de nouveaux bombardements contre des « infrastructures militaires » dans le sud-ouest de l’Iran.

Dans cette région pétrolifère, plusieurs « puissantes explosions » ont été entendues à Ahvaz, selon le quotidien iranien Shargh. L’armée israélienne a également indiqué avoir visé des sites « de stockage et lancement de missiles » dans le centre du pays.

« Nous avons lancé la campagne la plus complexe de notre histoire (…) nous devons être prêts à une campagne prolongée », a déclaré Eyal Zamir dans un message vidéo diffusé ce vendredi, tout en disant s’attendre « à de nombreuses éventualités ; malgré des avancées significatives ».

Depuis le 13 juin, les tirs de missiles et de drones iraniens tirés en riposte ont fait 25 morts en Israël, selon le bureau du Premier ministre israélien, et causé des destructions dans plusieurs villes et sites.

Ce samedi, un immeuble résidentiel dans le nord d’Israël a été touché par par un drone iranien, après que l’armée a annoncé une intrusion dans le ciel de la région de Beit Shean. Les Gardiens de la Révolution ont affirmé avoir lancé dans la nuit deux salves de drones et de missiles contre des sites militaires dans le centre d’Israël, notamment près de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv.

Côté iranien, depuis le début de l’attaque militaire d’une ampleur et d’une violence sans précédent lancée par l’armée israélienne, les bombardements israéliens ont fait plus de 400 morts et 3000 blessés, en majorité des civils, selon le bilan communiqué ce samedi par le ministère iranien de la Santé.

Citée par l’agence de presse Fars, la police iranienne a annoncé l’arrestation en huit jours de 22 personnes accusées d’« espionnage » au profit d’Israël.

Commencée le 13 juin dernier, l’agression israélienne – baptisée opération « Lion dressé » – a été justifiée en tant que « frappe préventive » visant à écarter définitivement une « menace existentielle ». L’attaque, illégale au regard de la Charte des Nations unies, a reçu le soutien de plusieurs puissances occidentales dont la France, au nom du « droit d’Israël à se défendre ».

Le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, affirme que son organisation n’a décelé jusque-là aucun indice laissant penser que l’Iran – qui dément vouloir s’en doter mais défend son droit à un programme nucléaire civil – fabrique à l’heure actuelle une arme atomique. Israël, non-signataire du Traité sur la non-prolifération nucléaire, maintient l’ambiguïté sur sa possession de l’arme atomique et pourrait détenir, selon les calculs des experts, jusqu’à 90 ogives nucléaires.

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