Sabrina Sebaihi (Les Écologistes) : « Construire un avenir commun fondé sur la coopération entre la France et l'Algérie »


Il est plus que temps de sortir du cycle de tensions permanentes qui empoisonnent les relations entre la France et l’Algérie. Trop souvent, les crispations mémorielles et les arrière-pensées politiciennes ont pris le pas sur l’essentiel : la construction d’un avenir commun fondé sur la vérité, la reconnaissance et la coopération. Aujourd’hui, les deux parties doivent revenir à la modération. À la raison. Au réalisme surtout.

L’histoire, parfois douloureuse, qui lie nos deux pays ne doit pas être un fardeau, mais un levier pour une réconciliation sincère.

Cela passe forcément par un travail de mémoire sans complaisance. La reconnaissance des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata est une nécessité. Ce jour fut marqué du sceau d’un crime colonial d’ampleur. La France ne peut prétendre à une relation apaisée avec l’Algérie sans regarder ce passé en face, sans mots d’esquive ni calculs diplomatiques.

De même, la restitution des effets personnels de l’émir Abdelkader, figure de la résistance algérienne mais aussi du dialogue entre les cultures, serait un geste fort. L’émir Abdelkader incarne une histoire partagée, faite de luttes mais aussi de respect mutuel. Rendre ce qui lui appartient, c’est envoyer un signal : celui d’une France qui ne craint plus la justice mémorielle, mais qui l’assume pour mieux avancer.

Notre avenir ne peut être prisonnier des rancœurs du passé. Nos jeunesses partagent une histoire, une langue, des liens familiaux et culturels. Au moment où le monde bascule dans de nouvelles crises, la France et l’Algérie doivent choisir la coopération plutôt que l’hostilité stérile. L’heure n’est plus aux postures symboliques, mais aux actes concrets.

« C’est par des informations étendues et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde. »
Tel était « Notre but », comme l’écrivait Jean Jaurès dans le premier éditorial de l’Humanité.
120 ans plus tard, il n’a pas changé.
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