OPINION. « Comment Édouard Philippe veut sauver la Vème République par référendum », par Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale, et Clément Tonon, conseiller politique d’Horizons


« Rien n'importe autant que d'assurer, quoi qu'il arrive, la légitimité de l'État ». C'est par cette citation du général de Gaulle qu'Édouard Philippe a ouvert, dimanche dernier, son discours de Lille présentant son calendrier et sa méthode pour restaurer la puissance française. Dans la ville natale du fondateur de la Vème République, Édouard Philippe a analysé les causes de l'impuissance et du désenchantement démocratique français.

A rebours du discours habituel sur la crise des institutions qui ne seraient pas assez ouvertes et représentatives, Édouard Philippe estime au contraire que c'est parce que la République ne sait plus user de la verticalité du pouvoir qu'elle finit par perdre en légitimité. Par un étonnant retournement, la Vème République, régime pensé comme celui de l'efficacité et de l'action, s'est dévoyée dans le blocage politique, la combinaison des partis et l'impuissance de l'État. Ce constat est au fondement de la pensée constitutionnelle d'Édouard Philippe. Pour sauver la Vème République, il faut lui rendre le pouvoir d'agir.

Par Naïma Moutchou et Clément Tonon